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     Au début du conflit, la Tchécoslovaquie n'était pas une nation à part entière, ce n'est que le 28 octobre 1918 que fut proclamée la république de Tchécoslovaquie. Au début du conflit, 250 ressortissants tchèques vivant en France, se sont enrôlés dans la Légion étrangère au sein du 1 Régiment Étranger. Ces légionnaires formèrent la 3° compagnie appelée couramment la compagnie « Na Zdar ». Durant le conflit ce sont quelque 600 volontaires qui intégreront ce régiment, mais seuls 50 légionnaires survivront.

      Le 7 février 1918 voit la naissance de l'armée tchèque autonome commandée par le général français JANIN et son adjoint tchèque Milan STEFANIK. Il y aura trois régiments, les 21°,22° et 23° régiment de chasseurs tchèque . Durant ce conflit, c'est près de 70 000 soldats tchèques qui combattront.

      À l'issue du traité de Versailles, la Tchécoslovaquie créa sa médaille de la victoire en publiant la loi n°243 le 10 avril 1920. Le 13 février 1922 fut publié les directives d'attribution sous le numéro 26608, qui indiquait que cette médaille était décernée :

  1. Aux personnels de l'armée révolutionnaire tchèque qui ont combattu en France, en Italie, en Serbie et en Russie.

  2. Aux personnels ayant combattu dans l'armée d'une nation alliée.

  3. Aux personnels engagés dans la légion étrangère.

  4. Aux représentants civils du gouvernement temporaire tchèque à Paris.

     Cette médaille est l’œuvre du sculpteur « Otakar SPANIEL». Sur l'avers, on trouve la victoire ailée. Au revers, on trouve le lion de Bohème avec un écu ayant en son centre une croix de Lorraine et encerclé de feuilles de tilleuls. On trouve aussi l'inscription"SVETOVA VALKA ZA CIVILISACI" (guerre mondiale pour la civilisation). Cette médaille a été fabriquée par la monnaie de Kremnica. Toutefois, la production de cette médaille a débuté seulement en 1922. Pour pallier l'absence de cette décoration officielle, il y a eu pendant un temps un modèle belge de substitution, cette décoration est présentée dans le chapitre « Belgique ».

     Lorsque la production de la médaille officielle a débuté, Otakar SPANIEL a découvert qu'une médaille similaire à la sienne circulait par le biais de commerçants plus ou moins connus. Après avoir découvert qui était l'instigateur de cette opération frauduleuse, il décida de porter plainte. Après diverses perquisitions et interrogatoires, les principaux personnages et établissements compromis dans cette affaire furent pour la plupart traduits en justice et condamnés le 6 février 1924. Cette contrefaçon n'est autre que le fameux modèle avec le marquage « LA » qu'Alexander Laslo a classé comme type 1 officiel. Ce qui est étrange, c'est qu'Alexander Laslo avait classé ce fameux modèle comme non-officiel de type 4 dans son premier ouvrage de 1986. Pour revenir à la médaille, on comprend mieux l'absence du nom du graveur, par contre, le marquage « LA » est incompréhensible. Certes, cette signature figure sur le modèle belge, sauf que pour ce dernier, l'État avait donné son accord. Cet exemplaire est très rare, du fait, qu'il est le premier modèle mis en circulation et du peu de pièces écoulées. Le modèle le plus rare est celui présentant une protubérance à une extrémité de la bélière. Pour ma part, je classe cette médaille comme non-officielle. Cet exemplaire contrefait reste une médaille interalliée à part entière.

      Au niveau des reproductions, on trouve deux types de production ; l'une Française (1926-1930) et l'autre tchèque (1945-1948). De ce fait, j'ai attribué en fonction de leur production leur numéro de type. Je n'ai pas tenu compte de la catégorisation établie par Alexander Laslo.

      Concernant la reproduction française, Alexander Laslo parle d'un modèle « Chobillon », il montre la photographie de la médaille recto-verso (identique à mon modèle, reproduction type 1) mais pas le poinçon. De même, cette médaille avec le poinçon « Chobillon » n'a jamais été vue. En réalité, il s'agit d'un modèle « Arthus Bertrand ».

      Le ruban tchèque est particulier par son mode de tissage, la largeur du ruban est de 36 mm.

      Concernant le diplôme, il est l’œuvre du capitaine Emanuel PRÜLL (son nom figure en bas à gauche du diplôme.). Il doit être signé par le ministre de la Défense nationale et le président de la République.


      En matière d'attribution, c'est assez difficile car on n'a pas vraiment de chiffre officiel, je pense qu'un nombre compris entre 70 000 et 90 000 est le plus probable.

 

 

              

 

 

INVENTAIRE DES DIFFÉRENTS MODÈLES

Modèle officiel type 1, en bronze, bélière cylindrique, signature "O.SPANIEL" sur l'avers de la médaille, diamètre 36,00 mm . (Courant)

Modèle officiel type 1, en bronze, initialement doré, bélière cylindrique, signature "O.SPANIEL" sur l'avers de la médaille, diamètre 36,17 mm. (Courant)

Modèle non-officiel type 1, en bronze, bélière cylindrique avec une protubérance à une extrémité, marquage « LA » sur l'avers et le revers, diamètre 35,63 mm. (TRÈS RARE)

Modèle non-officiel type 1A, en bronze, bélière cylindrique, absence de protubérance à une extrémité de la bélière, marquage « LA » sur l'avers et le revers, diamètre 35,60 mm. (RARE)

Reproduction type 1, en bronze, bélière boule, sans la signature mais avec le marquage « BRONZE » et poinçon « AB & Cie ».(Arthus-Bertrand ), diamètre 36,56 mm, fabrication française .(RARE)

Reproduction type 1A, en bronze, bélière boule, diamètre 36,36 mm, sans la signature et sans le marquage. La patine est différente mais les caractéristiques sont identiques au modèle précédent hormis l'emplacement de la soudure de la bélière, fabrication française . (RARE)

Reproduction type 2, en bronze, bélière cylindrique, sans la signature, diamètre 35,30 mm, fabriquée par la monnaie de Kemnica .(bélière plus longue) (Courant)

Reproduction type 3, en bronze, bélière cylindrique, diamètre 36,06 mm, sans la signature, fabrication inconnue .(Courant)

Copie de type 1, en métal, bélière cylindrique, diamètre 36,13 mm, sans la signature, fabrication inconnue .

DIPLÔME

Le fait que ce diplôme soit attribué à un officier en fait sa rareté. (RARE)

PHOTOGRAPHIE

Photographie d'un soldat du 22ème Régiment de Chasseurs TchécoslovaqueIl est surprenant de voir la médaille de Verdun entre la médaille révolutionnaire et la médaille interalliée.

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