Au début du conflit, la Grèce décida de rester neutre, cependant, après le schisme national, elle déclare la guerre aux puissances centrales le 2 juillet 1917. Suite à cette entrée en guerre, la Grèce lance une vaste opération de mobilisation, toutefois, cette dernière a été extrêmement difficile en raison des purges de l'armée. Néanmoins, la Grèce réussit à mobiliser environ 300 000 hommes prêts à renforcer l'Armée d'Orient sur le front de Salonique. Au printemps de l'année 1918, l'Armée d'Orient entreprit une série d'offensive visant à empêcher les forces ennemies à rejoindre le front occidental. La participation de la Grèce est de trois divisions sur les dix qu'elle comptait.
La marine grecque a joué un rôle important au sein des Balkans, la flotte était composée d'environs 55 navires au sein de laquelle on trouvait 6 cuirassiers, 3 croiseurs, 14 destroyers et 31 divers navires. La Grèce a aussi mis à disposition des alliées ses ports.
À l'issue du traité de Versailles, la Grèce créa sa médaille de la victoire en publiant le 22 septembre 1920 le décret N°2481. Dans un premier temps, elle fut décernée au personnel entré en service à compter du 9 septembre 1916, il fallait au moins trois mois de présence. Elle était accordée de droit aux engagés et aux familles qui avaient perdus l'un des leurs aux combats.
Cette médaille est l’œuvre du sculpteur « Henri-Eugène NOCQ ». Pour réaliser la médaille de la victoire, il a dû suivre les directives publiées dans l'arrêté royal du 6 octobre 1920. Pour l'avers, il s'inspira de la victoire de Paionos, au revers, on trouve dans l'ordre alphabétique les pays alliés et l'inscription "Ο ΜΕΓΑΣ ΥΓΕΡ ΤΟΥ ΓΟΛΙΤΙΣΜΟΥ ΓΟΛΕΜΟΣ" (La grande guerre pour la civilisation) . Cette médaille a été fabriquée par la maison CANALE à Paris.
Dans le cadre de mes recherches, j'ai pu visiter l'atelier de ce fabricant et m'entretenir avec le petit-fils de M. CANALE. En réalité, il existe deux versions officielles et non pas un type 1 officiel et un type 2 non-officiel. La matrice du revers du type 1 est identique au type 2. La matrice avers du type 1 a dû être refaite pour diverses raisons. La principale raison de refaire une matrice, c'est le fait qu'elle se fende. Lors de la réalisation de la seconde matrice, il est possible qu'au moment de sa fabrication avec le tour à réduire, elle ait présenté un défaut, soit sur le bord de la médaille, soit au niveau de la signature. De ce fait, le graveur est obligé d'intervenir directement sur la matrice et il est très difficile de graver sur le bord. Pour être sûr de réaliser correctement cette dernière, bien souvent, il est obligé de décaler la signature plus à l'intérieur de la médaille.
Concernant les reproductions, on remarque que celle décrite dans l'ouvrage « Delande » pourrait être celle sans le « O » de « ΟΜΕΓΑΣ » que j'ai appelé type 1 non-officiel, de plus, cette médaille est de très bonne facture, pour ma part, je pense que c'est une « Delande ». Quant au modèle produit par la maison "HUGUENIN Frères et Cie" (sans la signature du graveur, mais avec le « O » de « ΟΜΕΓΑΣ ») que « Laslo » décrit dans son ouvrage, mais sans y joindre une photographie, je ne l'ai jamais vu et il semblerait n'avoir jamais été vu.
Dans son ouvrage, Alexander LASLO indiquait qu'il n'existait pas de diplôme, toutefois, il existe bien un diplôme qui est soit signé par le secrétaire d'état à l'armée, soit par le secrétaire d'état chargé des affaires maritimes, ce document est rare. Le ruban est conforme aux prescriptions de 36 mm de large, il est de fabrication française.
En matière d'attribution, je pense que l'on est plus près des 300 000 que des 200 000 estimés par Alexander Laslo.
INVENTAIRE DES DIFFÉRENTS MODÈLES